vendredi 31 janvier 2014

Lui, moche et méchant.



Je voudrais tant te décoller cette étiquette.
Celle qu'ils s'attellent te faire porter.
Te sortir de ce rôle qui, à présent, te sied telle une seconde peau.


Toi, moche et méchant.


La terreur de la cour de récréation.
Le chahuteur,l'emmerdeur, le trouble-fête de la maternelle.

Je suis colère.

Contre ces adultes qui a force de persuasion, te font endosser le rôle du parfait sale gamin.

Je sais, au plus profond de moi, qu'ils font fausse route.
Je... nous connaissons toute la sensibilité de ton coeur.
Tout ce que tu as déjà accompli, tout ce chemin vers la sérénité, tu es en marche.

Nous savons aussi que tu peux être impitoyable, têtu, obstiné, coléreux.
Nous en faisons l'expérience , la vie à tes côtés prend des allures de chemins compliqués et sinueux, parfois.
Nous savons trop bien que tu peines à canaliser l' énergie qui t'habite.
Tu es l' enfant aux 1001 colères, celui qui tape du pied, celui qui déstabilise, qui nous renvoie à ce que l' enfance a de plus tourmenté.
Celui qui dit non, qui s' oppose mais qui dis aussi oui avec tellement de coeur et de conviction.
Je n'ai de cesse de te prouver que tu vaux mieux que tout ce qu'on te fait croire.

Tu es tellement d' autres belles choses.

Tu es celui qui s' émerveille pour rien, heureux dès le matin.
Premier levé et premier abonné aux câlins, que tu offres et que tu viens chercher.
Le souriant, celui qui chante (et qui chante juste).
Tu es ce petit garçon à la mémoire immense, elle ne te fait jamais défaut.
Toujours prêt à nous suivre où que nous allions, quoique nous fassions avec cet entrain positif.
Celui qui se réjouit, celui qui fait des grimaces, celui qui crie "je t'aime" à tout bout de champ.
Le champion de la pâte à crêpes, le clown, le pirate le plus courageux, qu'on "pique" et qu'on "recoud", sans un battement de cil ou la moindre larme.

Je veux que tu percoives ce bien que l' on pense de toi.
Tout cet amour tellement fort qui nous habite.
Cette immense fièrté que tu nous inspires.

Je suis colère de voir ton estime de toi se briser sous des paroles et des non-dits assassins.
A leurs yeux tu es un enfant en mode binaire: sage/pas sage, puni/pas puni.


Est-ce devenu la seule manière de te définir?


Aucun commentaire: