Tes journées débordent de mille choses. Tu peines à t'endormir et tu es le premier à sauter du lit.
"je veux mettre debout" (traduisez: je ne veux pas dormir)
"regarde, il y a encore du blanc dans le ciel" Normal, les jours sont longs, nous sommes au mois de juin.
"je peux venir dans ton lit?"
"je veux aller à la piscine, manger une glace, faire pipi, jouer, courir..."
Alors ce soir,quand tu as compris que ton papa était parti, rien qu'avec ton grand frère, faire un petit tour, j'ai lu la déception dans tes yeux.
Tu ne peux pas imaginer qu'on te priver d' un plaisir pour que tu puisses récupérer.
Tu ne peux pas croire à ce bobard, qu' on puisse te laisser là avec moi, "pour ton bien"
Comme moi, j'ai du te laisser de trop longues heures, après ta naissance, dans cette petite boîte, maison de plastic, pour que tu puisses respirer, te réchauffer comme un grand.
Tu me regardes, interdit, c'est pas ta logique à toi.
Je te console, je n'y arrive qu'à peu près, je suis démunie devant ta tristesse.
Tu débordes de larmes et fatigue.
Je te promets une promenade rien que nous deux, un petit tour chez le boulanger en duo, demain, dès l' aube, des bulles de savons énormes, que sais-je?
Tout ce qui me tombe sous la main et qui pourrait te rendre le sourire et le rire.
Ton rire qui s' envole jusqu' aux étoiles, qui nous fait chavirer.
Épuisé tu t'endors, je t'ai fait une place, juste à côté de moi dans le grand lit.
Tu avais besoin d' une trêve, pour que demain, tu puisses nous éclabousser de ton plus beau plongeon.
Que tu puisses souffler les plus grosses bulles, nous chanter "It's a small, small world" comme toi seul sait le faire.
(itou la la, tu sais ce que ça veut dire :)
PS:Petit billet écrit, en juin 2013 ;)
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