mardi 6 décembre 2011

Pourquoi je ne parle plus d'allaitement?

Il fait encore et toujours débat, certes.
On se doit de classer chaque mère dans un camp : les biberonnantes et les allaitantes.
Et de ce fait de chacune , on attend les arguments pour et les arguments contre, avec s'il vous plaît, le devoir de se justifier.

Je n'en parle plus car tout simplement, je suis passée à autre chose.
Après un premier allaitement trop vite arrêté, j'avais gardé un petit goût de trop peu.
Quand mon deuxième enfant est né, même si l'allaitement a démarré avec quelques (petits) soucis, il s'est bien vite mis en place et s'est prolongé en mois, en années, durant ma grossesse suivante et fait place à un co-allaitement.
Tout cela était nouveau pour moi, j'étais dans l'émerveillement, dans l'enthousiasme.
Je voulais le dire à la terre entière.


Peut-être qu'à travers ce "partage" incessant, je cherchais l'approbation de l'autre. Un "oui, tu as raison. Oui, tu es une bonne mère."

Et j'avais dans l'idée que c'était THE expérience à vivre, j'en parlais, je partageais. Comment pouvait-on passer à côté de ça??
Je me suis même formée en allaitement maternel pour venir en aide aux mamans qui pourraient rencontrer des difficultés...

Oui, je pense que c'est mon trip.

Je n'en parle plus autour de moi car c'est évidement sujet à la critique ouverte ou juste dans un regard lourd de sens.
Pensez aux étiquettes que je peux avoir : allaitement long, allaitement enceinte et co-allaitement.
A présent, je me sens blindée face à ça mais j'évite d'être au centre de la polémique, ce n'est jamais agréable d'être diabolisée.

Avec le temps, j'ai cessé de prendre part au débat pour ou contre, j'ai cessé de poster dans les sujets de forums concernant l'allaitement.
En effet, c'est extrêmement difficile de répondre objectivement aux mamans en laissant son vécu et son émotionnel de côté.
Difficile de répondre sans que l'autre ne se sente jugée ou frustrée ou incomprise.
Difficile de capter au travers des questions si le problème relève du fonctionnel ou ... de l'intime.

Je n'en parle plus car, comme dit plus haut, je n'en ai plus besoin.
Je n'ai plus besoin de porter mon allaitement comme l'étendard de ma maternité, à un moment ce fut le cas, mais j'ai compris qu'être maman c'est aussi 1000 autres choses que l'allaitement.

Aimer n'est pas que nourrir.

Je n'en parle plus car c'est devenu pour moi, le quotidien.
J'en suis à mon quatrième allaitement, nous sommes en roue libre, nous sommes passé dans l'ordre de l'ordinaire. Pour moi, c'est du physiologique.
Tout comme je ne parle pas de la physiologie de mon rein, je ne parle pas de la physiologie de mon sein.

Je n'en parle plus mais je ne suis pas pour autant devenue sourde.
Je peux entendre l'échec, la frustration, la déception des femmes face à l'allaitement.
Je peux ressentir l'amer de la maman mal ou trop peu informée.
Je peux m'émerveiller de voir un bébé "branché" à sa maman.
Et me réjouir devant des témoignages positifs d'allaitement.






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