J'avais oublié que tu étais là.

J'ai voulu noter immédiatement les détails de ce bel après-midi...
Je suis passée te chercher à l'école, tu avais encore la bouche toute orange des raviolis de ce midi!
J'ai annoncé la couleur, moi aussi.

" Aujourd'hui, c'est la fête des enfants, à mon travail, alors tu m'accompagnes!"

C'était super de te voir si content et enthousiaste parce que tu venais un peu "travailler" avec moi.
Ils sont devenus tellement rares, nos moments à deux.

Droit devant.

Ils m'ont dit qu'ils me trouvaient fatiguée, que je devais faire quelque chose parce que j'allais vraiment m'épuiser.
Ils m'ont assuré qu'ils étaient là en cas de besoin si je devais souffler.

Elle m'a dit que ce serait peut-être une bonne solution de me faire aider, d'aller m'ouvrir chez ce monsieur à qui l'on peut raconter tout le noir coincé dans le coeur et dans la tête.

L'index et le majeur.

Il y a cette photo de toi, bébé.
Combien d'années la sépare d'aujourd'hui.

Je ne pleure pas ton départ, ni ce grand tournant dans ta vie.
Je suis heureuse et fière de ton choix.
Ton propre choix, fait sans nul autre.

Le cas foireux du stage de foot.

Alors, on va pas se mentir, l'expérience foot a été désastreuse.

J'avais finalement suivi les conseils de Michel, Martine et Nicolas. C'était peut-être pas eux qui me l'avaient suggéré, mais à cet instant, mon cerveau et ma mémoire vivent une vie parallèle à la mienne...

Donc, j'ai suivi ce judicieux conseil : orienter Sacha dans un sport collectif, à savoir le FOOT.
L'idée étant qu'il s'intègre dans un groupe d'enfant de son âge et aussi des plus âgés, pourquoi pas?
Qu'il se dépense et évacue l'excès d'énergie.
Qu'il parvienne à fonctionner dans le groupe en question selon les règles et les normes propres à ce groupe.

Boule au ventre

Je devrais me réjouir de chaque étape passée. Je devrais poser un regard plein de fierté devant les progrès accomplis.
C'est la fin de l'année scolaire. La fin du cycle des maternelles pour mon troisième enfant.

Je ne suis ni réjouie, ni fière pourtant.
Je sais qu'il a appris tout un tas de choses.
Je pense qu'il a fait des progrès depuis ce tout petit garçon qui quittait la crèche, il y a trois ans.
Il sait faire tout ce qu'on peut attendre d'un enfant de 5 ans, enfin j'imagine.
Personne ne m'a parlé d'un éventuel retard dans ses apprentissages, je devrais, sans doute, me rassurer et attendre que la maturité vienne.

Trois choses que j'aime #2

-Notre sortie-resto en famille avec les enfants, enchantés d'être hors des murs, pour quelques heures.
Le sentiment de se trouver comme lorsque nous séjournons en Italie.
De vrais recettes de là-bas, entendre des gens parler cette langue que j'adore.
Un avant-goût des vacances.

-Le Baby qui répond à mon "je t'aime, mon lapin" par un ... "Ze t'aime, lapin" , au moment du coucher.
Keurs avec les mains.

-Une soirée tranquille, où l'on peut se regarder les films que l'on veut, cool, à l'aise.
Parce que demain, c'est encore le we.
Et que peut-être, ce sera mon tour de grasse matinée. Peut-être.
(Hein, le mari?!)

3 choses positives de ma journée...
Se rendre compte que c'était pas si pourri, que c'était simple et bon.

Trois choses que j'aime... Trois choses. (*)

Elle a clôturé notre conversation téléphonique sur ça.
"Quand le soir, l'impression d'avoir passé une journée totalement ratée vient te polluer, note sur un coin de papier, au moins trois choses positives de ta journée."

Alors, voilà !

- Heureuse, très heureuse de m'être couchée si tard parce que des amis ont passé la soirée à la maison et que c'était simplement bon.

- Le Baby, qui pour la première fois, a répondu "ze t'aime aussi" au je t'aime de son papa. Et le sourire du mari ❤ .

- Mes parents débarquant avec une tuerie de tarte poire/frangipane à l'occasion de la fête des mères.
J'ai pu offrir son cadeau à ma maman, à l'heure ;-)

Merci Anne pour ce tuyau!

(*) Les chevaux rebelles - Maxime Leforestier

Le médecin parfait est une connasse.

Nous sommes arrivés bien à l'heure pour cette consultation.
Pas de chance, Sacha s'est mis à vomir dans la salle d'attente, j'ai pensé que c'était le stress et puis la suite nous a montré que c'était, en fait, une gastroentérite...


Le médecin (neuropédiatre) nous a appelé, de son bureau, pour nous faire entrer.
La consultation a commencé par une anamnèse que je qualifierais de brève et superficielle, tant les questions étaient rares et peu pertinentes.
Je lui ai signalé que mon fils venait de vomir, elle n'a pas relevé la chose.

Pour bien grandir, mange au moins trois objectifs par semaine !

Nous avions rendez-vous la semaine dernière, avec Sacha, chez la neuropsychologue.
Dans l'attente d'un diagnostic plus précis (TDAH?) qui sera posé d'ici quelques semaines (on l'espère), elle accepte de nous accompagner pour la gestion du quotidien à la maison. Et elle compte, également, faire le lien avec l'école.

A petits pas #2

De cette journée, j'ai envie de retenir ton sourire et ton entrain à aller au stage; alors qu'hier matin, je suis partie le coeur lourd en t'y laissant, fermé comme une huître, silencieux et roulé en boule sur ta chaise.

C'était un autre Sacha qui s'est éveillé ce matin, après une nuit un peu interrompue, achevée entre nous deux.

Dans les dents de la (ma) mère.

Je suis d'abord allée consulter une première psychologue. J'avais tellement d'angoisses et d'anxiété en moi, je ne gèrais plus.
Dès le premier entretien, on a parlé de ma mère.
J'ai du sortir un tas de trucs, pensant qu'au final, j'allais pouvoir mieux la comprendre, mieux l'aborder parce qu'on fond, c'est quelqu'un d'assez secret et de pudique.
Finalement, non, pas du tout, j'en suis sortie avec une colère sourde et amère contre elle.
Et j'ai pris mes jambes à mon coup, le jour où j'ai prononcé cette phrase, dans je ne sais plus quel contexte:  "je suis la mère de B." et qu'elle, la praticienne, a enchaîné par un "la merde?"

Le jour où j'ai rangé, pour toujours, ma blouse blanche.

Dernier jour...Dernier jour....

Celui-là, je l'ai commencé à fond.
Les pieds bien ancrés.
Comme un jour, où tu te dois de tout donner.

Je n'ai pas osé leur dire que c'était le dernier.

Sacha,

 J'ai tellement mal de te voir mal dans ta peau.
Tellement mal de te savoir isolé, apeuré comme tu dis, pendant tes journées à l'école, sans copain.
Tellement mal de te voir, à peine capable de supporter ta peau, trop étroite pour un si grand coeur.
Tellement mal de ne plus supporter tes cris, tes crises qui me percent les tympans.
Tellement mal, de te voir t'agiter sans cesse, sans but.

Je sais tout cela.

Je sais que j'ai eu ma double, ma triple dose de bonheur.
Je sais que je devrais regarder devant, très loin devant plutôt que de ruminer le passé. Et quel joli passé...

Je sais aussi que j'ai de la chance d'avoir trouver LA personne pour construire tout cela.
Un toit, des murs, toi, nous, eux.

Je sais que j'ai, non pas une, mais des bonnes étoiles, à qui je peux rendre grâce de s'être trouvées sur mon chemin.

Comme si c'était hier.

Je pense que j'ai peut-être dormi par tranche de 10 secondes.
Je me souviens ne pas avoir eu la force de te déposer et de te laisser éloigné de moi, malgré les 30 petits centimètres qui auraient pu nous séparer.
Je me rappelle de mon état d'éveil et d'excitation, mélangé à la fatigue.

A petits pas.

Il m'a fallu du temps et il m'en faudra encore pour comprendre ce que cette expérience nous a apporté.


Les entretiens avec la psychologue nous ont permis d'exprimer notre ressentis mais aussi de nous décentrer par rapport à la situation que nous vivons au quotidien avec Sacha.
Les diagnostics les plus inquiétants ont été exclus et c'est vraiment une bonne nouvelle.

Le départ.

Ce grand sac de voyage rempli, qu'il tenait vraiment à tirer.
Plus grand que lui.


Dedans, des chaussettes avec des coutures qui ne grattent pas, son pyjama tigre, des jus pomme-cerise, des babioles et des chocolats...
De quoi tenir un siège et de quoi réconforter.

Une consultation.

Je suis arrivée toute déconfite dans son bureau.
Sans avoir dormi et les yeux rougis.
Il m'attendait, en lisant Les piliers de la terre.
J'ai dit : "J'ai lu. Pour l'instant, je lis Le Choeur des femmes"
Il a répondu, en souriant : " Je l'ai lu aussi ... et je l'ai offert à mes confrères"
J'ai pensé que j'aurai pu tomber plus mal et j'ai senti que je pouvais parler.

Ce premier rendez-vous.

Il y a quelques jours,nous avons rencontré une psychologue pour réaliser ce qu'on appelle une pré admission.
Durant cet entretien, j'étais seule face à la psychologue, avec Sacha qui m'accompagnait.
J'ai pu exprimer des choses, lui, il n'a rien dit.
Il me grimpait sur les genoux, il essayait de me parler tout bas dans l'oreille pour détourner mon attention de la psychologue, je crois, peut-être que je me trompe...
Puis, voyant que j'étais "trop parasitée ou envahie", elle lui a proposé de se mettre à la petite table et de dessiner.
Chose qu'il a , de suite,accepté.
Jamais, elle n'a entendu le son de sa voix.

Harcèlement scolaire : une seule personne suffit.

J'ai 9 ans, je suis en quatrième primaire.
J'ai des copines, on parle poupée, robes et jeux de filles...

Dans ma classe, un nouveau venu, cette année, il s'appelle G.
Il a deux ans et deux têtes de plus que les garçons de notre âge.
Je pense qu'il a dû être renvoyé d'un autre autre établissement et qu'il a dû redoubler au moins deux fois.

Il se fait remarquer par ses comportements parfois rigolos, parfois complètement hors propos et n'hésite pas à menacer du poing les autres élèves.

Il me fait fait peur, j'ai jamais été très à l'aise avec les meneurs, surtout ceux que usent de la violence pour se faire respecter.
Alors parfois ou souvent, je rigole de ses blagues, pas forcément drôles.